Boukou délire

L’histoire du livre inachevé !

Préface

Je me suis toujours demandé, si l’adolescent que j’étais est toujours vivant ! A présent, le doute est toujours là… J’ai toujours eu envie de me dépasser, d’avoir cette étiquette d’un fou, de quelqu’un de libre, un homme fort. L’admiration dans le regard des autres m’a parfois poussé de donner plus, d’écrire plus, de tenter de nouvelles choses et expérimenter de nouvelles sensations.

Aujourd’hui, je me pose, dans ce café un peu perdu, pour donner naissance à un rêve d’enfance : écrire un livre !

Le sujet est bien évidemment inconnu au moment de l’écriture de ces lignes. L’important c’est de commencer et l’inspiration suivra.

Mes voisins, dans ce café, font énormément de bruit, parlent à haute voix et me regardent bizarrement. Je me demande ce qui ne va pas chez moi, je mets mes écouteurs, un fond musical arabe et je fond dans mon texte à la recherche des mots.

Adolescent, la femme était un vrai mystère. Elle l’est toujours. Ceci dit, quand je reprends mes vieux textes, je reste plus ou moins sur ma faim. Des souvenirs oubliés, des histoires unilatérales et des commentaires très drôles.

L’adolescence. J’en garde très peu de souvenirs finalement. Il est vrai que, privé de vraies vacances d’été, le temps pour soi même, pour s’amuser devient une monnaie rare. Oui ! Ma fixation actuelle sur les voyages est liée probablement au fait que mes vacances scolaires, ont été toujours, des vacances pour travailler et gagner sa vie. Evidement, j’étais toujours capable de joindre l’utile à l’agréable, mais le fait de devenir responsable à l’âge de 13 ans a transformé le plaisir par moment en un calvaire.

Mais pourquoi, je commencerai par l’adolescence ? Le flux de souvenirs est aussi intense dans la phase enfance.

Dans ma lancée, je dois quand même structurer ma pensée pour vous guider à travers les pages de cet ouvrage. Je ne l’appellerai pas encore un livre, car, je suis très loin d’avoir une idée fixe, ni d’ailleurs le courage de le finir. Peut être qu’au final, il fera l’objet d’une simple publication sur mon blog.

Je suis impatient, parfois, un peu plus que ce qu’il faut. Mais bon passant à autre sujet. J’hésite encore à choisir mes personnages. Je ne veux pas suivre les pas d’un écrit noir, car l’histoire que je souhaite vous raconter ne l’est pas, Enfin… Pas toute.

CHAPITRE 1 : La fin.

Allongé sur son lit, le visage vide, le regard lointain et les mains arides. Son vieux visage ne présage rien de bon. Il bouge ses mains difficilement pour demander un verre d’eau. Son petit fils court pour le lui apporter. Ils sont seuls dans la chambre. Le vieux tend un regard plein d’amour vers l’enfant, attrape ses mains pour les embrasser. Ils échangent un sourire affectueux.

L’eau coule doucement dans sa gorge. Il savoure ce petit moment de plaisir, car depuis des semaines, on lui interdisait de boire et de manger.  Le seul moyen pour le maintenir en vie était les multiples tubes greffés dans ses veines.

Comment, il en est arrivé la ? Ses souvenirs le trahissent. Il n’a pas la moindre idée. Il n’ose pas poser la question à son petit fils.

Ses yeux se referment tous seuls, il se sent incapable de les maintenir ouvertes. Il a une étrange sensation. Il ne ressent plus de douleur, il n’arrive pas à bouger ses mains, il ne sent plus le petit courant d’air, et n’entend plus le chant des oiseaux qui surgissait de la grande fenêtre entrouverte. Il demande un autre verre d’eau, mais sa voix ne résonne pas. Il dirige son regard vers son petit fils. Ce dernier est triste et a peur. Il pleure… Il vient de perdre son grand père.

Attirée par le bruit et les pleurs de l’enfant, la famille envahit rapidement la chambre. Ils appellent le médecin qui confirme le décès. Le grand père n’est plus. Ses enfants entourent le lit et plurent en silence. Ils sont dans le déni car, pas plus tard que ce matin, le rapport médical était rassurant. Aucun d’eux n’accepte la confirmation du médecin, mais le vieux corps immobile leur rappelle la dure réalité.         

Le grand père ne comprend pas ce qui lui arrive. Il devient plus léger. Il a l’impression qu’il peut voler et traverser l’espace même si son corps est paralysé. Comment il peut être mort alors qu’il voit et entende tout ce qui se passe autour de lui ?

Ses enfants continuent à toucher son corps dans une ultime tentative de le réveiller avant de céder et passer au stade de l’acceptation : le corps ne bougera pas et le grand père ne reviendra plus.

Le petit fils de 8 ans, quant à lui, est resté collé au lit. Il attendait le réveil de son papi. Il voulait une nouvelle histoire, un nouveau sourire et revivre la complicité qu’il avait avec lui. Il était le plus proche de son grand père. Il ne comprenait pas la situation et était loin de se douter que c’est la fin de leur histoire commune. Il en veut à tout le monde d’avoir laisser son papi voyager tout seul au ciel. Mais au fond de lui, il savait que papi reviendra, il en était convaincu.

Le médecin prie tout le monde de libérer la chambre pour terminer son examen final et préparer l’ordre de sortie pour l’enterrement.

Le grand père, qui vole à présent dans la chambre, commence à prendre conscience de la situation. Il traverse le mur et trouve son petit fils assis tout seul dans un coin et pleure les larmes de son corps. Il s’approche de lui, met sa main sur son épaule et lui souffle quelques mots. A sa surprise l’enfant réagit. Il l’a entendu même s’il ne voyait pas. Il s’arrête de pleurer. « Tu es là papi ? »  « Oui, je suis bien là, n’aie pas peur, ne pleure pas, je serai toujours à tes côté » le rassure l’ange invisible de papi. Ce dernier n’a jamais pu supporter les larmes ni la tristesse de son petit fils. Depuis qu’il a perdu ses parents, il est devenu sa seule et unique famille.

Le grand père ressent une étrange sensation. Il se sent aspiré et perd sa connexion avec le monde qui l’entoure. Une lumière lointaine l’attire, il a envie de se laisser aspirer. Il ressent une paix et une joie pour rejoindre cette lumière. C’est le départ final.  Soudain, il se rend compte que son petit fils est toujours là. Le départ final est imminent, mais il peut résister pour rester le plus longtemps possible avec l’enfant. C’est le dernier lien sur terre.

« Petit fils, je suis là, je dois partir prochainement, mais je suis encore là », « oui papi, je t’entends. Tu ne veux pas revenir ? Tu ne peux pas m’abandonner ! qui me racontera des histoires comme tu l’as toujours fait ? » Le grand père sourit. Il a toujours su inventer des histoires pour endormir son petit fils, il lui mélangeait rêve et réalité, mais le résultat était toujours intéressant. « J’ai peut-être une dernière histoire à te raconter » … « C’est vrai ? » … « Le temps me presse, mais je vais te révéler ma vraie et ultime aventure. Celle de ton grand père, donc écoute moi bien, nous n’avons pas beaucoup de temps »

CHAPITRE 2 : Le début.

Un hurlement insupportable raisonne de la maison 14 pour transformer le silence de cette nuit paisible de l’été en un calvaire pour les voisins. Un deuxième cri, un troisième puis un nième et la nuit s’annonce longue. Il était quatre heure du matin quand les hurlements ont été remplacés par un cri annonçant une nouvelle naissance. C’est un beau garçon qui vient de peupler la terre.

La maman, fatiguée et soulagée après cette longue souffrance, prend son bébé dans les bras et contemple avant amour le résultat de ses neuf mois de galère et de fatigue. Elle est belle ! Brune, les cheveux noirs, un sourire d’ange sur les lèvres et des yeux noirs qui brillent de joie, de satisfaction et de délivrance. Elle vient de mettre au monde un beau bébé. Elle en est fière.

Le papa, interdit d’entrer à la chambre d’accouchement, attendait avec impatience la fin de l’opération. Maintenant que le bébé est né, il est libéré à son tour. Il entre dans la salle, habillé en hippy comme tout les jeunes de l’époque avec ses longs cheveux, son pantalon multicolore et sa chemise défaite, il salue la maman, (hors de question de l’embrasser devant tout le monde), s’assure qu’elle va bien avant de prendre le bébé entre ses deux bras. Il suit les conseils des grands parents pour bien tenir le bébé. Le regard affectueux et le sourire fier et large. C’est son premier garçon ! Il était aux anges avec ce premier contact. Les yeux du bébé s’ouvrent à peine avant de se refermer rapidement. Il échange quelques mots avec ses parents et ces beaux parents avant de déposer le bébé dans les bras la maman. C’est un moment magique. Des Youyou raisonnent dans la nuit annonçant officiellement l’heureux événement. La petite famille vient de s’agrandir après deux ans de mariage.

Le bébé pleure, il ne se rend compte pas encore qu’il a quitté son espace privilégié pour sortir au vrai monde pour démarrer sa nouvelle vie. Il ne pouvait en aucun moment imaginer que sa vie risque d’être une longue et dure aventure.

Ain, je ne t’ai pas encore présenté les personnages. Je pense que c’est le moment propice pour le faire sachant qu’il s’agit de tes deux arrières grands parents.

La maman, Malika, est une jeune femme de 23 ans, brune, les yeux bruns, les cheveux noirs, de taille moyenne. Elle est la quatrième enfant de sa famille composée de quatre filles et deux garçons. De classe moyenne, elle a dû quitter les études après le collège pour se consacrer aux travaux ménagers et aider sa famille. Hassan son père était très malade. Ses longues années de travail au bord de la mer, pour préparer la laine, ne sont pas écoulées sans impacts sur sa santé. Il était devenu asthmatique et incapable de travailler. Sa mère a pris la relève pour aider sa famille. Elle était vendeuse dans les deux marchés hebdomadaires de la ville. En semaine, elle avait une place dans le marché de la médina. Mé Hlima. Tout le monde l’appelait ainsi. Mé Hlima avait un don particulier. Elle était capable de guérir des maladies. Les gens venaient la voir de toutes les villes. Elle ne demandait pas d’argent. Les gens donnaient des « Baraka » selon leurs moyens. On voyait défiler, des jeunes, des vieux, des mamans avec leur bébé. Elle était capable de détecter des entorses avec un simple toucher. Son massage pour les bébés était magique. Sa durée de traitement ne dépassait presque jamais trois jours. Sa recette magique : Une peu de Henné, des œufs, de l’huile d’olive et des ailles. Cher fils, j’ai vu, avec l’âge les miracles dont elle était capable avec mes propres yeux !

Je reviens donc à ton arrière grande mère. Malika était jeune, pleine d’énergie et ne se plaignait jamais. Elle était la vraie maman de ces deux petits frères et sœurs. Elle les protégeait, les grondait, et leur donner tout l’argent dont elle disposait. Coquine ! Elle avait un vrai don pour l’imitation et adorait les blagues. C’était son moyen pour oublier sa dure réalité. Elle ne savait pas, au moment de son accouchement que la vie lui préserver pleines de surprises ! Je te raconterai tout cela après. Soit patient !

Comme toujours, tu t’impatientes pour connaître la suite. Alors continuons-nous ! La première année était la concrétisation du rêve de toute femme de cette génération. Donner la vie à un garçon et satisfaire la société. Elle est Maman à présent et elle peut préserver son mariage. Les femmes n’avaient pour rôle que servir l’HOMME. D’abord elle est la fille de son père, la femme de son marie et la mère de son fils.

L’accouchement était difficile, mais les célébrations qui ont suivi la naissance de son premier enfant, lui ont fait oublier ces douleurs et souffrances. Durant la semaine qui a suivi la naissance, toute la grande famille s’est réunie pour fêter ce premier accomplissement du couple. Le papa était présent, heureux et fier. La maman devait reprendre son souffle après le troisième jour. Elle était rayonnante et joyeuse car son bébé était une copie conforme de son père. Les semaines se sont succédés, des mois et la vie a repris son rythme normal. Le papa dont son atelier le jour, la maman est partagée entre les tâches ménagères et son fils qui demandait beaucoup d’attention et d’affection. Il ne supportait pas d’être posé. Elle était obligée donc, de le porter à son dos pour pouvoir avancer dans ses tâches parfois difficiles. Elle avait deux maisons à gérer : la sienne et celle de ses parents.

A suivre !

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