Ma tribune libre

Rendez-vous

Créer, innover puis mourir… et le temps passe. Dans son esprit l’image est floue, sombre et insignifiante. Il traverse la rue, à destination de l’autre coté de la ville. Il l’avait lu ce matin dans les journaux qu’il pleuvra. Il s’en fout et continue dans sa direction. Est-il obligé d’aller à ce rendez-vous ? Non, mais la curiosité le tue. Durant toute sa longue vie, sa curiosité le transportait d’un combat à autre pour atteindre une quelconque vérité. Il s’arrête quelques instants devant un bureau de tabac. Il n’a pas encore allumé sa première cigarette du jour. Il achète un paquet, le glisse dans la poche après en avoir retiré une cigarette. Le feu de son briquer s’éteint avant d’apparaître. Les connards de la météo, vu ce vent ils peuvent avoir raison tout de même. Il la tient enfin. Retire un long et profond souffle pour y goûter son tabac… Que c’est beau !!! Il n’a pas vraiment le temps de l’apprécier. Il presse les pas pour arriver à temps. Il déteste les retards et les retardataires. Le coup de téléphone qu’il a reçu ce matin a bouleversé son programme. Il se voit obligé de parcourir toute la ville en marchant pour un rendez vous inutile.

D’habitude il s’amuse à contempler les passagers. Monsieur tout le monde est un vrai catalyseur de sa curiosité. Il aime décortiquer les gens, deviner leurs pensées et anticiper leurs réactions. Ses amis lui reprochèrent ce comportement !!! A-t-on dit ses amis ? En fait notre héro n’a pas d’amis. Il a préféré rester seul. L’amitié est une perte d’énergie et de concentration. Il passe à travers la première ruelle, saute dans la deuxième…Il connaît par cœur le chemin. De toute façon, il donne toujours l’adresse de cet endroit comme lieu de rencontre. Pourquoi j’ai reçu cet appel et pourquoi aujourd’hui ? Depuis le matin il ne cesse pas de se poser cette question. Le manque d’informations et détails ne l’aide pas dans sa quête. Il finit sa cigarette, retire une deuxième, l’allume et continue sa route. Il a mal à la poitrine et respire mal. Saleté de cigarette. Il faudra que j’arrête un jour… Il l’a jette, l’écrase avec son pied, et sourit. La grande rue devant lui est bloquée. Une veille dame traversait la route. Il s’arrête pour la regarder souffrir. Il s’amuse en la regardant trembler. Il souhaite que l’un des conducteurs perde patience et l’écrase comme il a fait à sa cigarette. Il adore voir les autres souffrir. La dame a pu enfin atteindre l’autre rive de passage piétant. La circulation reprend vie dans la rue. Il suit toujours la veille dame avec son regard ironique. Il avait décidé il y a bien longtemps de ne jamais atteindre cet age de faiblesse. Tant il est sadique tant il déteste la pitié des autres. Pourquoi, après tant d’années, elle a rappelé ? La curiosité le tuera s’il ne saura pas la réponse. Cette envie de savoir le pousse à presser les pas de plus en plus. Il jongle entre les passagers comme un joueur de foot. Comme il hait ce sport. Inutile et bidon et sans objectif. Cependant, c’est le sport le plus populaire. Enfin, lui il n’aime aucun sport. Il préfère voir son corps mourir peu à peu. Dix minutes et il arrivera. Comment est-t-elle devenue ? Il n’essaie tout de même pas de le deviner. Il préfère le goût de la surprise. Dix ans !!! Ca passe vite.

Je vous invite à participer pour compléter cette histoire.

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