Ma tribune libre

Attente ( By Your Angel)

“Elle fixa anxieusement la porte du café et ne tourna la tête que pour regarder sa montre. Il est passé près d’une demi heure sans que sa silhouette n’apparaisse devant le hall de cette salle. Elle hésitait tant avant de venir et risquer sa face en se montrant ici, mais pu chasser finalement toute supposition négative et se dit qu’il s’agissait seulement d’une question de temps, que tôt ou tard, il franchirait ce hall, viendrait, souriant comme d’habitude, à sa rencontre et tous les points d’interrogation qui l’obsédaient seraient mis au point. Elle regrettait un peu le timbre pitoyable de son message, mais ne s’en souciait plus, maintenant qu’elle comptait sur sa compréhension, qu’elle estimait en dépit de tout éternelle.
Elle laissa errer pour la première fois ses yeux dans cette salle, et remarqua non sans gêne que les regards des personnes présentes se tournaient de temps en temps vers elle, et ne pu s’empêcher de s’en émouvoir amèrement. Soudain, son regard se figea, son souffle se coupa et se sentit pâlir en entrecroisant un visage qui la regardait avec insistance et dont la lueur des yeux trahissaient son ironie. Elle reconnut son ami. Elle était certaine qu’il n’était pas assis à l’heure où elle entra et tout un scénario dramatique prit forme dans son esprit. Elle n’en revenait pas. Aurait-il pu l’envoyer à sa place pour s’assurer de sa venue ? « Non, non…s’obstinait elle à réfuter une telle possibilité, ça aurait été insensé !! Il faudrait être dépourvu de maturité pour entreprendre un tel acte ». Pourtant, le jeune homme la fixa des yeux et sur ses lèvres tremblait un sourire moqueur. La probabilité pourrait tenir quand même. Elle se sentit troublée profondément et su que les messages transmis ultérieurement ne manqueraient pas de commentaires déplaisants sur son compte.
Se rendant finalement compte de l’image misérable qu’elle offrait à ce public, elle se redressa de son siège, déçue, mais surtout humiliée, sans même jeter un dernier coup d’œil à la porte en un ultime espoir de le voir apparaître (car elle fut consciente, tardivement peut être, qu’il ne viendrait pas à sa rencontre), paya nerveusement son addition (son café auquel elle ne touchait pas) et disparut. Elle eut la gorge serrée et regretta vivement d’être venue, d’avoir lancé cet appel désespéré, auquel seuls le vide et la honte y répondirent à temps.
Malgré les efforts de faire vite, sa maison semblait toujours ce point noir dans l’horizon qui ne devait jamais grandir, tellement la route lui semblait longue, et ses pieds étrangement alourdis vacillaient au dessous d’elle. Comment osait il lui infliger une telle offense ? Comment a-t-il pu se montrer si indifférent à son appel ? À sa dernière volonté de se voir ; de se réconcilier (moins, peut être) mais surtout de se dire Adieu ? Tout d’un coup, une déception l’envahit et sentit ses paupières lui faisaient mal sous le poids des larmes qui les emplissaient… elle s’était couverte de honte et était toute remords en attendant son arrivée, qui dès le début devait deviner ne jamais avoir lieu. Elle en a eu l’expérience par maintes fois, et à ne rien présager de cette attitude la frappa. Se montrer publiquement avec elle et notamment après toutes les rumeurs qu’on entendait circuler était un souhait très optimiste de sa part. Il fallait se le reconnaître ! “

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